Bilan démographique des régions du Québec

Institut de la statistique du Québec | 17 janvier 2025

Une croissance accélérée dans plusieurs régions, surtout en raison des migrations internationales

Presque toutes les régions administratives ont vu leur population s’accroître entre le 1er juillet 2023 et le 1er juillet 2024. La majorité d’entre elles ont enregistré une de leurs plus fortes croissances démographiques, voire la plus forte depuis que les données sont disponibles, soit depuis 1986-1987. Dans la plupart des régions, la croissance de la population repose principalement sur les migrations internationales, et particulièrement sur l’immigration temporaire.

Le bilan démographique de chacune des 17 régions administratives est détaillé dans la publication Fiches démographiques – Les régions administratives du Québec en 2024 Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. publiée aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec.

Montréal à l’avant-plan d’une année de forte croissance démographique

Pour une deuxième année consécutive, Montréal affiche, de loin, la plus forte croissance de toutes les régions en 2023-2024. Sa population a augmenté de 91 300 personnes au cours de la dernière année, ce qui correspond à une croissance de 4,2 %, comparativement à 2,3 % dans l’ensemble du Québec. Ce taux est l’un des plus élevés jamais enregistrés dans une région du Québec. À elle seule, la croissance de Montréal compte pour 44 % de la croissance totale enregistrée au Québec.

La Capitale-Nationale suit au deuxième rang pour ce qui est de la vigueur de sa croissance démographique en 2023-2024. Elle affiche un taux de 2,4 %, un record pour cette région. L’Outaouais, Laval et la Mauricie suivent de près avec des taux d’accroissement d’environ 2 %.

Les autres régions en croissance ont vu leur population augmenter à un taux qui varie entre 1,8 % et 0,3 %. Pour plusieurs de ces régions, y compris certaines où la croissance demeure modeste, ce taux est l’un des plus élevés jamais enregistrés, si ce n’est le plus élevé. C’est le cas de l’Estrie, de la Montérégie, de Chaudière-Appalaches, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, du Centre-du-Québec, du Bas-Saint-Laurent, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

La Côte-Nord est la seule région où la population n’a pas augmenté entre 2023 et 2024, mais les pertes y sont de faible ampleur.

Taux d’accroissement annuel de la population, 2020-2024 (Groupe CNW/Institut de la statistique du Québec)

Migrations internationales : des gains records dans la plupart des régions, surtout en raison de l’immigration temporaire

Dans presque toutes les régions, les gains de population attribuables aux migrations internationales, qui englobent l’immigration permanente et temporaire, ont de nouveau augmenté en 2023-2024 et ont dépassé le précédent sommet atteint en 2022-2023.

Montréal est la région où les gains migratoires internationaux ont été, et de loin, les plus élevés au prorata de la population en 2023-2024. Suivent les régions de la Capitale-Nationale, de Laval et de l’Outaouais. En comparaison, les gains demeurent relativement faibles dans certaines régions plus éloignées des grands centres comme le Nord-du-Québec et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, mais aussi dans Lanaudière et les Laurentides.

Dans chacune des régions, l’immigration temporaire (formée principalement de travailleurs temporaires, d’étudiants étrangers et de demandeurs d’asile) a contribué plus fortement à la croissance démographique que l’immigration permanente. En effet, la croissance du nombre de résidents non permanents surpasse partout le nombre d’immigrants admis à titre de résidents permanents.

Les décès surpassent les naissances dans 12 des 17 régions

Le Québec a enregistré un peu plus de décès que de naissances entre le 1er juillet 2023 et le 1er juillet 2024, une première pour une période équivalente. Le solde naturel qui en résulte se chiffre à – 1 150 personnes.

Durant cette période, les décès ont excédé les naissances dans 12 des 17 régions. Le nombre de régions dans cette situation tend à augmenter au fil du temps en raison d’une tendance à la hausse des décès dans un contexte de vieillissement de la population, mais aussi d’une tendance à la baisse des naissances. Lanaudière et les Laurentides se sont ajoutées pour la première fois à ce groupe dans la dernière année, bien que le surplus de décès y soit léger.

Les seules régions où les naissances surpassent encore les décès sont Montréal, l’Outaouais, Laval, la Montérégie et le Nord-du-Québec. Le solde naturel y est toutefois de faible ampleur et joue un rôle réduit dans la croissance de la population, à l’exception du Nord-du-Québec où il demeure le principal facteur d’accroissement.

Migrations interrégionales : des gains qui demeurent importants pour Lanaudière et les Laurentides, des pertes stables pour Montréal

Au cours de l’année 2023-2024, 175 700 personnes ont changé de région administrative de résidence au Québec. Les migrations d’une région administrative à une autre ont été relativement peu nombreuses durant cette dernière année, comme en 2022-2023. Elles avaient connu un rebond durant la pandémie de COVID-19, alimentées notamment par les départs des grands centres, mais depuis deux ans, elles se situent à leur plus bas niveau depuis que les données sont disponibles (2001-2002).

En 2023-2024, les migrations à l’intérieur du Québec ont encore été largement favorables aux régions de Lanaudière et des Laurentides, qui continuent de faire des gains importants au détriment de Montréal et de Laval.

Après Lanaudière et les Laurentides, les régions où les migrations interrégionales ont engendré les plus forts gains, toutes proportions gardées, sont la Mauricie, l’Estrie, Chaudière-Appalaches et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Montréal demeure la région où les pertes migratoires au profit des autres régions sont les plus importantes, mais le déficit enregistré en 2023-2024 est comparable à celui de l’année précédente et bien moindre que dans les années qui ont suivi le début de la pandémie de COVID-19. Les seules autres régions qui sont déficitaires dans leurs échanges migratoires interrégionaux sont Laval ainsi que la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et l’Abitibi-Témiscamingue.

Pour en savoir plus

Consultez les fiches démographiques des régions du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.
Consultez les graphiques interactifs Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. où sont comparées les composantes démographiques des régions
Les migrations entre les régions sont abordées spécifiquement dans le bulletin La migration interrégionale au Québec en 2023-2024 : une stabilisation des échanges migratoires après le ressac postpandémique Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

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